The Right to a Memory

Le droit à la mémoire, Beyrouth, Publications de la Fondation Libanaise pour la Paix Civile Permanente, Librairie Orientale, 1988, 360 p. (en arabe, français et anglais).

La première publication de la Fondation Libanaise pour la paix civile permanente, sous le titre : Le droit à la mémoire (Beyrouth, 1988, 360 p.) constitue une contribution originale et une approche nouvelle en sciences humaines. L'ouvrage comporte les actes du premier séminaire international organisé par la Fondation du 8 au 12 juillet 1987 sur le thème : « Coût des conflits internes et construction de la mémoire collective au Liban. »

Les vingt-quatre communications du 1 er séminaire international et les débats publiés dans Le droit à la mémoire s'articulent autour de quatre thèmes principaux :

1. L'étude comparative des conflits internes, avec des contributions de Antoine N. Messarra, Melhem Chaoul, Tarek Ziadé et Abdul Magid Nana ï.

2. La construction de la mémoire collective : L'histoire, sa perception et sa transmission, avec des contributions de Bassam el-Hachem, Hassan Salamé Sarkis, Issam Khalifé et Joseph Abou Nohra.

3. Coût des confits internes au Liban , avec des contributions de Ali Faour, Hassan Kawas, Antoine Saad, Ibrahim Traboulsi, Sami Aoun, Nada Oueini Slim. Wassef Haraké, Khaled Kabbani, Frédéric Maatouk.

4. Perspectives d'avenir , avec des contributions de Walid Khaddouri, Victor al-kik, Sami Makarem et Tarek Mitri.

La synthèse des débats est présentée par Antoine Saad, Antoine N. Messarra et Antoine Laham .

Pour un traumatisme collectif

La partie comparative de l'ouvrage expose les perspectives de consolidation d'une politique d'accommodement grâce à un traumatisme collectif, une contrition nationale qui se transmet, par les processus de socialisation, de génération en génération et dans la mémoire collective, grâce à un enseignement authentique de l'histoire et à des rites de commémoration. C'est la contrition nationale qui est facteur de rationalité, de réalisme et de solidarité. Le Liban, après des années de guerres, a besoin de monuments érigés partout dans le pays qui symbolisent la contrition et le besoin de solidarité. Il faudra développer au Liban les études comparées sur l'édification nationale et sur la psycholotgie historique afin d'exorciser les fantasmes et d'appréhender les conflits, non plus exclusivement sur le plan des causes et des responsabilités, mais surtout du coût et du profit.

L'ouvrage Le droit à la mémoire constitue une approche à la fois rationnelle, pragmatique et normative des sociétés multicommunautaires et du cas libanais en particulier. Les auteurs, avec des approches pluridisciplinaires, rejoignent les poètes et hommes de lettres qui ont écrit des ouvres remarquables pour exprimer la contrition nationale, fondement même du nation-building de sociétés comme le Liban, le Soudan, Chypre, ou la Suisse. Le Liban n'a pas besoin d'exemples extérieurs. L'expérience douloureuse servira-t-elle cependant de leçon pour l'avenir ? Telle est la problématique de l'ouvrage.